Le Soulier d’or pour Coulibaly
"Pour ces garçons, c’est une chance inouïe de pouvoir briller dans une telle compétition, qui constitue une vitrine très prisée. Benzia a su en profiter. Il a rejoint notre groupe juste avant la Coupe du Monde et son bon comportement a éveillé l’intérêt de plusieurs formations", avait confié le sélectionneur français Patrick Gonfalone dans un entretien concédé à FIFA.com. Il évoquait l’impact que la Coupe du Monde U-17 de la FIFA pouvait avoir sur son attaquant, auteur de cinq buts et membre du peloton lancé à la poursuite de Souleymane Coulibaly, en compagnie des Brésiliens Ademílson et Adryan et de l’Allemand Samed Yesil.
Selon le raisonnement du technicien, c’est donc Souleymane Coulibaly qui a su le mieux saisir sa chance. Pour avoir signé neuf buts et égalé le record de Florent Sinama Pongolle, c’est lui qui s’est vu attribuer le Soulier d’or adidas à Mexique 2011.
"Il est trop tôt pour parler de l’avenir, on verra bien", avait commenté le futur lauréat au micro de FIFA.com pendant la compétition, qui se terminerait par une défaite face à la France en de finale au cours de laquelle il a tout de même réussi à inscrire un dernier but. "Je remercie tous ceux qui ont dit du bien de moi. Avec mes partenaires, nous avons vécu de grands moments. Les défenseurs m’ont laissé quelques espaces et j’ai réussi à en profiter."
Des buts qui réunissent
Au-delà du plaisir de marquer, décrit avec une simplicité désarmante, et de la carte de visite, cet attaquant surpuissant accusant 1m72 sous la toise aura sans doute savouré cette épreuve compte tenu des difficultés connues par la Côte d’Ivoire au cours de la préparation. Les Éléphanteaux ont en effet dû s’entraîner en dehors de leur pays, où la guerre civile continue de faire rage.
C’est sans doute cette mission de paix qui a poussé Souleymane à toujours mettre en avant les performances collectives plutôt que son rendement, pourtant décisif. Nous parlons tout de même d’un joueur qui après avoir signé un quadruplé contre le Danemark, a inscrit un triplé face au grand Brésil dès le match suivant. Et l’on ne saurait passer sous silence la manière, puisque le garçon a marqué des deux pieds, sur des actions individuelles ou collectives, en force ou avec élégance.
Des triplés aux saveurs différentes
L'attaquant se montre aujourd'hui un peu plus disert concernant ses exploits personnels, mais toujours en les rattachant au travail de ses coéquipiers. "Je leur suis éternellement reconnaissant. C’est grâce à eux que je suis devenu le héros de la phase de poules. Mais le football est un sport où l’on joue à 11 et je ne serais rien sans eux. Je ne marquerais pas autant de buts sans leur complicité", a-t-il affirmé avant l’élimination face à la France.
Interrogé sur l’importance de sa performance actuelle par rapport à sa trajectoire, Coulibaly a eu du mal à contenir ses émotions. Il est arrivé en Italie en 2009 à 14 ans pour vivre avec son père, qui est marié avec une Italienne. Après avoir éclaboussé de son talent des compétitions mineures, il a attiré l’attention des recruteurs de Sienne, qui lui ont fait une proposition.
Son succès immédiat lui a ouvert les portes de l’événement mondial U-17 alors qu’il n’avait même pas disputé le championnat d’Afrique de la catégorie. "Je n’avais jamais rien vécu de tel", explique-t-il sans parvenir à retenir ses larmes. "En club, je marque souvent. J’ai inscrit plusieurs triplés, à vrai dire, mais en Coupe du Monde ce n’est pas pareil. C’est vraiment merveilleux."